La Petite Histoire Du Metal Telle Que Les Membres L'ont Vécu

Jolie brochette de concerts !

Rentrée de septembre 1980 …

Bien qu'ayant été interne depuis très longtemps et habitué à vivre en semi-liberté, la vraie vie semble s'ouvrir à moi quand, enfin, je prends possession de ma chambre d'étudiant. Je dis chambre, car, dans la cité universitaire de Besançon, je bénéficie d'un univers de vie de 10 mètres carrés, toilettes et lavabo compris, douches communes sur le pallier. Cet endroit deviendra un sanctuaire,le théatre de moments glorieux qui resteront de mémorables souvenirs. Comment pouvait-on s'entasser aussi nombreux dans un si petit espace ? Comment ai-je échappé à l'exclusion du lieu quand nous avons tapagé nocturnement ? Pourquoi aucune jolie fille de la résidence n'a succombé à mon charme ni à celui de mes potes, d'ailleurs … Ces questions demeureront sans réponses ...
Je fais mes premiers pas hésitants dans le monde universitaire, je découvre qu'on va me demander d'être mature, organisé et travailleur dans la formation de DUT génie mécanique, que j'ai subie plutôt que choisie, pas gagné d'avance, tout ça … En réalité, je suis un littéraire refoulé, que l'on a forcé à faire des maths et de la technique. J'aurai, toute ma carrière, porté cette dichotomie sans trop de problèmes, la face technique pour gagner ma vie et le côté ethéré pour mévader.
Mon allure de hardos fait que je sympathise assez vite avec 5 amateurs de cette musique. Contrairement à moi, leurs parents ne tolèrent pas la dérive de look, les cheveux sont courts, seule la veste en jean non patchée a pu être négociée. Nous menons une vie d'étudiant relativement ''normale'', les semaines de cours s'enchaînent, ponctuées de soirées parfois alcoolisées.
J'ai le souvenir des boums des infirmières dont l'intitulé ne tenait pas ses promesses, (rien d'explosif et pas d'infirmières), les opérations commandos dans le cinéma porno d'où nous faisions virés après avoir mis un joyeux bordel dans la salle. Aucun d'entre nous étant aisé, nous nous faisions une spécialité de rentrer dans le Palais des Sports à la fin des concerts, quand le service d'ordre faisait preuve de bonne volonté. C'était toujours mieux que rien que d'assister aux rappels de Ange, Barclay James Harvest et autres que j'ai oubliés.
L'année 1980 arrive à son terme et une rumeur commence à circuler dans Besançon : ACDC au Palais des Sports en Janvier !
ACDC ? Mon groupe préféré ? Non pas possible ! Nombreux sont ceux qui doutent, l'annonce est tardive, la salle est relativement petite et le groupe n'est jamais venu dans cette ville. Et pourtant, c'était vrai, la mise en vente des billets mettra un terme au septicisme ambiant.
J'étais un fan convaincu d'ACDC, j'écoutais les albums en boucle et je me souviens avoir perçu la nouvelle du décès de Bon Scott comme un coup sur la tête. Comme beaucoup d'entre nous, j'ai attendu avec impatience que le groupe fasse à nouveau de la musique. Quand j'ai vu le disque noir dans la vitrine de mon disquaire préféré, je me suis précipité pour taxer l'argent à ma mère, j'aurais donné n'importe quoi en échange mais, vue mon excitation, elle ne m'a rien demandé ! J'avoue que les premières écoutes ont été une déception … Comment les boys avaient-ils pu choisir un chanteur qui s'exprime autant dans les aïgus ? Je ne retrouve pas mon groupe adoré, pas le Bon perdu... Le temps et la qualité des compositions feront que Back in Black fera ensuite partie de mon top 10 de mes disques préférés. Je passerai beaucoup moins de temps sur la suite des œuvres discographique du groupe, jusqu'à les abandonner fin 80.
Bref, j'en reviens à l'événement du siècle, ACDC à Besançon ! Comme toujours, les plans s'échafaudent et nous devions être une tripotée de potes au concert. En réalité, nous nous retrouvons à deux dans la froideur des hiver du Doubs, à attendre l'ouverture des portes avec un public nombreux.
Je ne me souviens plus de la première partie, il n'y en avait peut-être aucune, d'ailleurs. Quand enfin raisonne la cloche, (cloche qui n'avait pas pu être installée faute d'une structure assez solide) je rentre dans une autre dimension, je deviens acteur du film dont j'ai souvent rêvé,
je reçois en pleine face l'énormité du son, je reste béa devant l'énergie d'Angus. Je n'ai pas la mémoire assez précise pour me souvenir de la set-list, par contre,Hell's Bells, The Jack, Whole lotta Rosie, Let there be rock, l'aller-retour d'Angus dans la fosse sur les épaules du roadie, je revois ça comme si j'y étais. Très honnêtement, un moment de bonheur et de grâce comme on en vit peu.
J'ai acheté le T-shirt avec les dates de la tournée au dos, sans la date du show bisontin et un poster d'Angus dégoulinant. J'ai porté et porté le T-shirt jusqu'à ce qu'il échappe au triste sort de chiffon que ma femme allait lui réserver. Aujourd'hui, il est sous cadre chez ma fille aînée.
Sortis du concert, nous avons attendu, moi et mon pote, à l'arrière de la salle sans réussir à voir le groupe, le froid glacial ayant eu raison de notre patience.
De retour dans la fameuse chambre du début de mon propos, nous avons tiré au sort qui dormirait par terre, sur le matelas et qui se verrait attribuer le sommier à ressorts en ferraille pour tenter de dormir, Je me souviens avoir eu du mal à trouver le sommeil à cause de l'excitation et du sifflement dans les oreilles.
Le lendemain, retour des héros dans notre ville natale, on se l'est bien pétée avec nos T-shirt et le récit du concert !

Voilà, le Rock Hard hors série des 40 ans de Back in Black m'a donné envie de replonger dans la petite histoire de mon R&R tel que je l'ai vécu.

Ma bobine de l'époque sur carte d'abonnement de bus:

Le ticket d'époque, conservé religieusement
La capacité de la salle devait être de 5 ou 6000 places.

J'adore voir ce sujet remonter! Merci Rico

@Rico : ce fameux concert des Boys, c'était dans quel cadre ?

Sauf erreur de ma part, le groupe a d'abord fait une mini tournée pour tester Johnson, puis s'est lancé dans la véritable tournée "Back in Black" par la suite. Ils étaient passés dans ma ville à l'occasion de la mini tournée, mais j'avais 9 ans à l'époque :/ Mon cousin dont je parle dans mon parcours musical (celui qui m'a initié au "metal") y était par contre ...

En 81, c'était la fin du Back In Black tour, une douzaine de dates en France avant le Japon et la fin de tournée en Australie.
Le nombre de dates et les concerts parfois sur 5 jours consécutifs en disent long sur la volonté et le professionnalisme du groupe

Toute la partie sur les études et la résidence universitaire, j'aurais pu l'écrire. Elle ressemble tellement à ce que j'ai vécu. Merci de ce retour vers le passé.

Hugh a écrit:Toute la partie sur les études et la résidence universitaire, j'aurais pu l'écrire. Elle ressemble tellement à ce que j'ai vécu. Merci de ce retour vers le passé.

Et encore, nous savons tous les deux que, pour ne pas choquer les âmes sensibles, certains événements sont
passés sous silence

Oui, vraiment sympa ton histoire. On a un point commun, premier groupe vu en concert : AC/DC. Sauf que moi c'était en 88!!

Histoire plus récente mais mon histoire quand même
Diaporama de mes Hellfests fait rapidement en mode il fait froid en montagne et c'est le confinement

cool! Merci! tu as de super belles photos!

Merci
En fait, ce n'est pas de grande qualité, je n'ai pas l'appareil qu'il faudrait pour faire ça... Mon truc, c'est de prendre quelques photos, en début ou fin de set, mais je range mon bazar pour profiter du concert la plupart du temps. Je cherche à obtenir quelques attitudes ou poses sympas.

Salut,

J'arrive juste sur ce forum... on verra s'il est dynamique ou pas...

J'ai presque 50 ans et j'aime beaucoup METTALICA depuis plus de 35 ans... mais mon histoire d'amour avec ce groupe est plutôt chaotique...

À 13 ans, mes parents et moi déménageons d'un appartement à une maison... quel pied !!!
Du coup, il a quelques dépenses prévues ou "encouragées" et notamment l'achat d'une chaîne hi-fi (JVC et que mes parents ont toujours) et surtout d'un lecteur CD... l'un des premiers à l'époque... SONY.

Moi, qui écoute en boucle des K7, ça change... (Scorpions, Dire Straits...).

Bref, mes 2 premiers CDs sont : Genesis de Genesis et Ride The Lightning de METALLICA...
Un casque acheté et je commence à faire tourner un boucle ces 2 CDs...

Ensuite, avec mon argent de poche, je commence ma collection....
J'arpente les FNAC de Paris et le Virgin Megastore... et aussi le magasin pas loin de la mairie de Paris Rock N' Roll Voltage...
Après "Ride", je prends Kill 'Em All, Master, And Justice... les singles... bref tout ce qui me passe entre les mains... j'adore cette époque où j'achetais beaucoup de choses et ça me procurait beaucoup de plaisir... oui.
Le magasine Hard-Force n'est pas étranger à cette passion.
Guns N' Roses a aussi été un groupe énorme pour moi.
En plus, j'avais un pote au collège/lycée qui grattait de la sèche et de l'électrique... une fois, chez lui, il nous a fait une démonstration... top... il possédait beaucoup de vinyles METALLICA, Ride en version limitée verte et plein d'autres choses...
Ça n'a pas été bon pour mon porte-monnaie !!!
(après avoir bossé l'été, je m'achète MA chaîne hi-fi   )

En 1991, un certain album de METALLICA sort... quelle claque !!!!

Anecdote :
J'apprends qu'une séance décicace METALLICA va être organisée au Virgin Megastore des Champs-Elysées... en fait, le magasin a été privatisé tout la journée pour des privilégiés...
Je décide d'y aller (un vendredi avec ma copine qui est ma femme aujourd'hui) avec un import de Wherever I May Roam australien...
Malheureusement, j'apprends une fois en face du Virgin qu'il faut avoir un pass... merde... merde...
Un type tente de m'en revendre un pour 500 francs... au black... je lui dis "fuck"... tant pis pour lui... et pour moi...
Mais un type de la sécurité, qui a vu la scène, m'en sort un de sa veste... et me le donne...
J'ai donc fait le queue dans une cohue pas possible pendant 3 heures (ma femme s'en souvient car elle a dû attendre).
Je suis rentré finalement dans le magasin !!!!
J'ai pu faire signer les Four Horsemen mon import et leurs ai serré la main...
C'est une histoire vraie.

Bon, ensuite j'ai dépensé sans compter pour chaque truc qui me tombait sous la main... promo radio français ou mexicain, coffret semi-officiel, vinyle black album édité à 500 exemplaires en Italie (mais pas au Japon, j'en ai deux), S&M en test-presse (le CD1 est en fait le CD2 et vice versa)... et j'en oublie...

Ensuite il y a eu Load, Re-Load... changement radical... mais intéressant...

Et après... pfffffffff... j'ai juste continué à acheter les albums... sans plus...
Les coffrets "Remastered" aussi...
METALLICA a changé de style musical... pour revenir à un style plus métal... c'est leur choix.

Donc, voici mon histoire "METALLICA"...

Je ne m'habille pas en mode "rockeur"... personne a l'extérieur de chez moi ne peut deviner tout cela...

(j'espère ne pas avoir été trop long dans ma présentation)

scaryfan

Aujourd'hui je prends toujours beaucoup de plaisir à écouter METALLICA... mon oreille est différente d'il y a 30 ans.
J'écoute (j'achète... merde)... Weezer , AC/DC (très peu de singles mais tous les albums), Deftones, Linkin' Park (oui), Oasis, Miossec (!), Stereophonics, Placebo, Queen, Aerosmith, David Lee Roth, Blink-182, U2, Pearl Jam (oui oui), Nirvana (depuis le début, pas de choses...), Eminem... et j'en oublie...

Et puis, je suis équipé un peu mieux... DAC pour mieux apprécier les morceaux...
Le Black Album reçu vendredi a un son très sympa sur DAC... plus pur... (pour j'ai le CD de la FanCan en or qui avait déjà un son plus précis)...

Pour avoir certaines raretés dans ma collection METALLICA, j'ai également arpenté certains salons de collectionneurs... à la Porte Champerret à Paris notamment...

Scary, il me semblait que ton histoire était faite pour rejoindre les nôtres ici.

Hé oui, tu es parfaitement calibré pour rejoindre la bande de possédés du HR que nous sommes. Ici, tu ne trouveras que des imbibés , dépendants de cette musique depuis longtemps et certains d'entre nous sont de véritables encyclopédies vivantes.
Merci de faire revivre la petite histoire, rien n'est mieux que le vécu pour entrer en matière.

J'apprécie BLINK-182 aussi

Je zieute ce soir un concert de VELVET REVOLVER en Argentine. Cela me ramène à mes années lycée. A la récréation, aux rares heures de permanence ou à la pause déjeuner, j'avais pris l'habitude de me réfugier au CDI ou en salle informatique, écouteurs vissés sur les oreilles, à profiter d'une bonne connexion internet et du YouTube de l'époque, voire de Dailymotion. J'adorais me repasser les titres live de VELVET REVOLVER, mais aussi de vieilles gloires comme EUROPE, SURVIVOR, BOSTON ou JOURNEY.



Je me souviens être le sujet de moqueries parce que je m'immergeais intégralement dans ce style musical, sans chercher à en faire des caisses vestimentairement ou vis-à-vis de mes camarades. Je vivais musique pour moi-même, pas pour me mettre en valeur ou que sais-je d'incompréhensiblement adolescent... J'étais casanier, ceci explique cela. J'assumais pleinement mes goûts vieillots. Je bâtissais doucement mais sûrement mon socle musical. Je me chamaillais régulièrement avec mon - encore aujourd'hui ! - meilleur pote au sujet de la zic. Lui était branché Hip-hop, moi Hard Rock

C'est à cette époque que j'ai pris la décision d'acheter des disques car, honnêtement, l'offre en téléchargement était à chier et de piètre qualité...

J'ai bien conscience que mon adolescence de campagnard n'a rien d'exceptionnel. C'est comme ça et pis c'est tout Pas de sorties entre potes, bières à la main dans je ne sais quel endroit. Pas de fumettes et autres joyeusetés adolescentes. Très austère comme adolescence, presque rude avec un père autoritaire pour ne pas dire autre chose. Alors profil bas, la zic comme baume pour panser les plaies. Je profitais de rentrer si possible à pied du bourg à la maison, lecteur mp3 en poche (un cadeau d'anniv - heureusement que ma maman contrebalançait modestement mais avec coeur la vie de merde que nous vivions sous le même toit qu'un barje). Je m'évadais comme je pouvais.

VELVET REVOLVET me fait toujours cet effet nostalgie. Des p'tits souvenirs. Pas de quoi rédiger une épopée, simplement un parcours de vie comme un autre.

Tiens, p'tit challenge : à chaque tranche/période de ma vie, associer quelques groupes qui m'on fait vibrer.

13/15 ans : BLINK-182, SUM41. Vague Punk Rock, en général.

16/19 ans : GUNS N' ROSES, VELVET REVOLVER, SURVIVOR, AUTOGRAPH, COBRA, JOURNEY, EUROPE, WHITE LION, STEELHEART (le premier disque), BONFIRE. Vague Hard Rock américain majoritairement.

20/21 ans : JADED HEART, HELLOWEEN, AXXIS, EDGUY, AVANTASIA, GAMMA RAY. Vague Hard Rock et Metal allemand.

La suite au prochain épisode

de mon côté ,été 87 mon cousin m'embarque pour une "surprise" ,direction Lausanne et on se retrouve au stade pour voir Pink Floyd ,comme on est arrivé bien après la fermeture des billets , on est rentré sans payer et au fond du stade .j'en ai pris plein la gueule ,à 12 ans c'était magique même si je n'aime toujours pas les flamands rose !! et à cette époque je ne m'intéressais pas plus que ça à la musique . ce n'est que 2 ans après ,avec les amis de mon village ,qu'ils ramenaient du lycée des K7 ,et ça été la révélation ,Mötley ,skid row ,warrant,iron maiden ,bon jovi etc ... et depuis ,toujours pareil ,j'écoute les mêmes groupes ,j'ai évolué sur d'autres styles aussi ,new wave ,goth ... mais reste fidèle à mes premiers amours !!

Rangement de tiroirs ce matin et je retrouve cette photo dans un vieux portefeuille abandonné ...
J'avais acheté le Tshirt à la sortie d'un concert de Maiden, été 1981. J'ai appris, des années plus tard,
que ma femme avait jeté cette relique à la poubelle      
J'ai pris cher, côté tignasse, depuis mais je me suis un peu renforcé et je fais moins crevette  

excellent

Voilà, l'histoire continue, un an et demi et deux répètes par mois, nous sommes prêts à jouer quelques soirées, pour le plaisir !