VULCAIN - Rock 'n' Roll Secours (1984)

P*****, 32 ans !
32 ans déjà qu'est sorti le premier album de VULCAIN, Rock 'n' Roll Secours...

Vulcain est le fils illégitime de Motörhead et d’Attila. Le groupe parisien, formé en 1982 par les frères Daniel et Vincent PUZIO (chant/guitare et basse), Didier LOHEZIC (guitare) et Franck VILATTE (batterie), fait déjà couler beaucoup d’encre, et traîne déjà une réputation derrière lui : celle d’être le Motörhead français.
En effet, s’il est un album digne de rendre un hommage total au trio anglais, c’est bien ce furieux Rock ’n’ Roll Secours qui démarre à la vitesse du son. Dès "Ebony", Vulcain met les pendules à l’heure : « premier concerts, premières galères » et, ai-je envie d’ajouter, premier album explosif. La voix de Daniel PUZIO est rocailleuse comme celle de son mentor Lemmy (même sur scène il opte pour une position de micro identique…) son frère Vincent joue de la basse sur une Rickenbaker, les quatre musiciens portent rouflaquettes et tiagues. On aime et on assume, semblent-ils dire. Après tout, s’il existe des formations ressemblant à AC/DC, pourquoi serait-il mal vu d’en imiter d’autres et de leur rendre hommage ? Tout ici sent le respect des ainés et l’amour du rock brut et direct, qu’il s’agisse du titre éponyme, de "Vulcain", l'involontairement naïf "Le Fils de Lucifer" où du reste, le quatuor est direct et sait être simplement efficace.
Seuls deux moments sont moins intenses : le premier entre dans la légende VULCAIN, devenant le passage obligé de clôture de chaque concert : la chanson salace "La Digue Du Cul". L’autre est une chanson un peu plus facile, moins marquante, "Overdose", qui pourtant ne terni pas le reste de ce disque qui ne souffre, comme beaucoup d’autre, que d’un son moyen, trop étouffé, qui ne parvient pas toujours à mettre en avant les « subtilités » du quatuor. Mais on a entendu pire.
Alors le défi de VULCAIN, dans les années qui suivront sera de se débarrasser de cette image, aussi prestigieuses soit-elle.

Note: Ce premier album a été réédité sous format CD par Metal 13 en 1997. Pour l'occasion, il a été remastérisé et agrémenté du EP La Dame De Fer

Chronique parue dans METAL INTEGRAL - copie avec autorisation de Raskal

Hugh a écrit:

Note: Ce premier album a été réédité sous format CD par Metal 13 en 1997. Pour l'occasion, il a été remastérisé et agrémenté du EP La Dame De Fer

note 2 :Ce premier album a été réédité fin 2014 pour le 30 ans accompagné d'un deuxieme cd comprenant un reenregistrement de ce mythique album.




sinon ,mon vulcain preferé .

C'est fou comme moi aussi, la première expression qui me vient c'est un p***** d'album ! Voici ma chro publiée en mars 2010 sur METAL SICKNESS)

"Une fois n’est pas coutume, je me lance aujourd’hui dans la chronique d’un disque sorti il y a plus de 25 ans (waouh, on a beau le savoir, ça fait un choc quand on l’écrit !) non pas en espérant un retour du groupe, mais pour accompagner celui-ci.

Autant le dire tout de suite, en 1984, le "Motorhead français" mérite bien ce surnom ! Entre la basse Rickenbaker de Vincent Puzio, la voix si particulière de son frère Daniel (qui essuiera bien des quolibets alors que son chant tient très bien la route) , les rythmes de batterie effrénés, les prestations scéniques hautement rock’n’roll et un amour immodéré pour la bière et les bécanes, Vulcain a tout pour répandre son hard rock’n’roll comme une traînée de poudre (surtout à une époque où la bande à Lemmy traverse des soubresauts violents).
Et c’est exactement ce qui arrive avec ce "Rock’n’roll Secours", qui sort alors que le groupe compte déjà de très nombreux concerts au cours desquels il a pu affûter son répertoire. Très fortement soutenu par la presse et les radios Fm, Vulcain devient vite le fer de lance de toute une armada de groupes qui signeront (et pas forcément pour leur plus grand bonheur) sur le label Devil’s Records.
Quatuor emmené par les frères Puzio, Vulcain compte également dans ses rangs Didier Lohezic, un guitariste rythmique discret mais solide ainsi que Franck Vilatte, batteur qui ne ménage pas sa peine pour alimenter la forge métallique, à grand renfort de double grosse caisse déchaînée.

Ce disque est une véritable mine d’or, rempli jusqu’à la gueule de titres directs, efficaces pour ainsi dire cultes. On ouvre le feu avec "Ebony", en hommage au label qui leur avait permis de se faire connaître en plaçant un titre sur l’une de ses fameuses compil’ (à l’époque, avoir un de ses morceaux sur une compil était un excellent moyen de sortir de l’anonymat). En un peu plus de trois minutes, on a déjà cerné le style du combo. Un riff assez simple mais qui rentre bien en tête, un chant rugueux au possible, une mélodie accrocheuse, un solo court mais marquant et une batterie qui pédale à fond derrière (et tant pis si la prod n’est pas vraiment à la hauteur avec un son trop étouffé et pas franchement précis). C’est parti pour onze morceaux, onze classiques ! Peu de répit au niveau du tempo, on est si bien dans le rouge ! Du speed rock ("Le King" "Overdose" "Vulcain") très gras avec quelques clins d’œil à maître Lemmy (le break de basse sur "Le King", l’invit’ à boire sur "l’Enfer"). "Les Damnés" présente une ambiance plus heavy, vraiment très proche de la "Tête de moteur" agrémenté d’un texte à forte dimension sociale, ce que l’on retrouve aussi sur "Bosser" ou "Overdose". L’inspiration vire aussi au plus graveleux (on est des bikers, oui ou merde ?) sur un "Pile Ou Face" envoyé pleine bourre (sans jeu de mots) avec une six cordes qui dégaine dans la plus grande tradition d’un certain Fast Eddie. Le côté paillard trouvant son paroxysme avec l’incontournable "La Digue Du Cul" qui restera un passage obligé lors des concerts du groupe.

Le titre éponyme est un brûlot magnifique, avec un refrain on ne peut plus direct et une rythmique à rendre fou n’importe quel motard (doucement sur l’accélérateur mon gars, il y a des virages sur la route, pas dans la musique de Vulcain) et un superbe solo de Daniel Puzio !
Mais le plus grand moment de cet opus reste incontestablement "Le Fils De Lucifer" dans le cœur de tous les fans du groupe. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est une putain de bonne chanson, avec une rythmique de feu et un super refrain et également le morceau le plus ambitieux de la bande. Un hit !
Il transpire de ce disque une passion, une sincérité de tous les instants. Un amour sans limite pour le rock…sans limite lui aussi !

Alors oui, Vulcain (surtout ce premier opus), ça ressemble à Motorhead, mais dans ce que cela a de plus noble et de plus réussi. La force de "Rock’n’Roll Secours", c’est de renfermer des très bonnes chansons, ciselées à coups de gigs chauds bouillants. Pas de prouesses techniques, d’effets de prod’, de gimmicks ou de maquillage, juste la force de la musique et l’enthousiasme d’une bande de jeunes prêts à vivre à 200 % leur passion. Un album énorme !


Anecdotes :

Lors de la réédition cd de 1988, furent rajoutés les morceaux du maxi "La Dame De Fer". Pas grand-chose à en retenir à part le morceau qui donne son nom à la galette. Le son est purement calamiteux, la pochette assez moche et les compos sentent un peu trop le fond de tiroir. Dommage !"