SCORPIONS Animal Magnetism (1980)
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SCORPIONS Animal Magnetism (1980)
On ne change pas une équipe qui gagne. Une nouvelle fois enregistré sous la houlette de Dieter DIERKS, toujours illustré par le provocateur Hipnosis (ah ! la sobriété apparente de cette pochette incomplète sans l’un ou l’autre de ses volets…) qui parvient de nouveau à choquer et donc à faire parler du groupe, ce Animal Magnetism est l’album qui vit exploser SCORPIONS à travers le monde.
Les Allemands mettent à profit autant le succès planétaire rencontré par Lovedrive que l’expérience qui en découla, notamment au cours de leur périple américain ou encore par la parfaite intégration de Matthias JABS (guitare). Point de Uli ROTH ou de Michael SCHENKER ici, mais une implication grandissante du dernier venu grâce à qui, sans doute, cet album se fait plus foncièrement Hard Rock, tout en conservant tous les aspects mélodiques dont se sont fait une spécialité les SCORPIONS.
Les huit chansons de ce disque piquent toutes là où il le faut, répandant efficacement le venin de la bête. Toutes traitent, de manière plus ou moins directe, d’amour, de femmes et de sexe. Débutant par le très direct "Make It Real", SCORPIONS, en plus de celui explicite des paroles fait passer un double message : l’auditeur va écouter du Hard Rock pur et dur, d’une part, et, en sous entendu, en filigranes, n’espérons plus, faisons, bougeons-nous et nos rêves deviendront réalité.
"Hold Me Tight", qui suit, veut emporter l’auditeur au septième ciel. Pourtant, le rythme langoureux voulu par les musiciens en fait le titre le moins marquant de l’album. Tant pis et tant mieux, car la suite n’en devient que plus savoureuse.
Les guitares joyeuses de "Twentieth Century Man" font de cette chanson un moment efficace et léger. Une légèreté qui n’est pourtant qu’apparente, car derrière ces riffs de prime abord faciles se cache une belle maitrise guitaristique qui laisse entendre une complicité plus que naissante entre les deux fréteurs. Moderne et visionnaire, ce morceau parvient à lier à un Hard Rock direct des accents pops bienvenus.
Vient alors la ballade. Tradition scorpionnesque s’il en est, le groupe, n’étant pas encore influencé par le "marketing d’un label au savoir faire commercial que ne peuvent comprendre de simples musiciens", ne vit pas encore sur une réputation qui lui collera à la peau à l’avenir. En effet, la ballade est une seconde nature pour le groupe Klaus MEINE, Rudolph SCHENKER and Co. "Lady Starlight" devient rapidement aussi indispensable à l’album que n’importe quel autre chanson.
La douceur est de courte durée, puisqu’arrive le très explicite "Falling In Love". Loin d’être le message d’une histoire qui dure, la chanson traite des “amours” d’un moment, celles de la route, celles d’un soir, après le show… et les excuses suivent avec "Only A Man" qui tente de justifier cette vie de débauche, guidée par la tentation de la séduction apparente. On n’ose pas imaginer ce qu’il peut, en 1980, se passer backstage pour les Allemands en tournée...
Arrive alors le lourd et lent "The Zoo", descriptif de la 42ème rue de New York et du quartier environnant, qui, à l’époque, est un véritable supermarché de la débauche en tout genre. Tu cherches, tu trouves… Ce témoignage musical devient très rapidement un incontournable des concerts grâce à sa construction subtile qui monte en puissance et prend l’auditeur aux tripes du début à la fin.
L’album se clôt avec le morceau éponyme, autre montée en puissance, rythmée au son de deux corps qui se cherchent, se trouvent, se rapprochent et s’enlacent avec autant de tendresse que de volonté charnelle.
Si le monde avait acclamé SCORPIONS l’année précédente, cette fois, il propulse le groupe au firmament des formations Rock : Animal Magnetism devient, avec une 52ème place US, le premier effort se transformant en platine, tandis que les Anglais l’envoient en 23ème place des charts. Les cinq s’engagent dans une tournée mondiale qui verra le public répondre présent… et la santé vocale de Klaus MEINE dépérir au point de mettre en danger l’avenir de la formation.
Chronique parue dans METAL INTEGRAL - copie avec autorisation de Raskal
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