HARD 'N' HEAVY 80
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DEEP PURPLE : =1 (2024)

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Message par Philippe Jeu 8 Aoû - 15:04

DEEP PURPLE : =1

Il existe des renaissances auxquelles on ne s'attend pas, que l'on n'espérait plus quelque chose qui, intrinsèquement, vous dit dans l'oreillette "Ce que tu veux entendre de la part d'un groupe que tu chéris depuis toujours comme Deep Purple (qui t'a accompagné et bercé alors que tu n'étais qu'un adolescent boutonneux) ne reviendra pas" et parfois, il suffit de pas grand chose comme la venue d'un nouveau musicien en lieu et place de Steve Morse, ici un guitariste, Simon McBride qu'il s'appelle, pour exaucer un souhait sacrément bien ancré en toi, celui d'un retour vers ce que le groupe a toujours su faire : des riffs de plomb agrémentés de mélodies entêtantes et accrocheuses. En plus, notre ami est un Irlandais du Nord (il a tout bon, notre gaillard) comme le fut le regretté Gary Moore à qui il n'a eu de cesse de rendre de vibrants hommages durant la tournée en cours en reprenant très brièvement White Knuckles sans pour autant reproduire de façon abusive ses gimmicks guitaristiques. Et là d'un seul coup, on se sent rassurés, confortés dans ce que ce groupe vous a apporté jusqu'ici. Je vous propose un compte-rendu qui sera sans doute un peu long afin d'énoncer ce que j'ai pu ressentir au bout de quatre écoutes de cet énigmatique =1. Eh oui, il m'a fallu tout de même quatre écoutes pour tenter d'en déceler les subtilités, ce qui n'est jamais chose aisée avec Deep Purple.
Ne nous attardons pas outrageusement sur l'hideuse pochette (on y est habitués depuis quelques albums, non ?) qui affiche un résultat le plus simple qui soit simple émanant paradoxalement d'une équation mathématique ô combien complexe (qui me ferait presque regretter d'avoir acheté ce nouvel album tellement, je voue un amour immodéré pour les mathématiques), équation proposée par un certain Steve Crother. J'ai cherché qui était ce mystérieux mathématicien d'un jour mais à ma grande déception, je n'ai trouvé que des CroWther dont un musicien britannique prénommé Steve, ayant fait partie de la NWOBHM (New Wave Of British Heavy Metal) avec une flopée d'albums à son actif, tout comme un ancien politicien également britannique et prénommé Steve, farouche partisan du Brexit. Pour faire court, il s'agit d'un illustre inconnu qui, sans doute, gravite autour du groupe. Certains pourront peut-être nous en dire plus.
Tout ça pour ça comme pour dire que grâce à ce Crother, aujourd'hui, on sera sans doute amenés à en déduire que Deep Purple est devenu une sorte d'ENTITE homogène. Du moins, on peut penser c'est ce que le groupe a voulu faire passer comme message avec cette nouvelle intégration. Si nous nous en tenions qu'à cette équation indigeste, je pense que cet album aurait été lestement mis de côté.
Superbement produit une nouvelle fois par Bob Ezrin, on ne peut mieux commencer cet album qu'avec cet époustouflant Show Me à la rythmique implacable ponctuée d'un gros riff dont seul McBride a le secret. Le ton est donné surtout que le titre monte encore en puissance à mesure qu'il progresse, le tout assorti d'un excellent solo de McBride, relayé par un Airey pour une fois pas ennuyeux.
Un déclic, une prise de conscience, après toutes ces années de "vache maigre" (c'est du moins la façon dont je l'ai vécu donc l'expression d'un avis, DE MON AVIS), voici le très groovy A Bit On The Side (merci "Mc"), testé sur la tournée actuelle qui, tel un rouleau compresseur, assuré par l'impressionnante section rythmique, fait largement son office. Les ingrédients donc : une trame pesante entretenue par un Glover et un Paice particulièrement en verve ainsi qu'un Gillan qui chante admirablement bien puis voici venir le solo d'Airey, ce dernier utilisant un Moog et là, je suis d'accord avec certains, l'orgue Hammond s'imposait davantage. Sur une superbe mélodie, A Bit On Your Side se conclut sur un solo sobre et sans esbrouffe de la part du natif de Belfast. Enfin.....
Sharp Shooter démarre quant à lui sur un tempo très lourd qui n'est pas sans rappeler un Into The Fire de derrière les fagots suivi d'un couplet syncopé un peu à la Unwritten Law notamment dans la façon de chanter de Gillan encore une fois admirable. Presque 80 balais tout de même, le type. Le refrain qui ne rassemblera pas forcément les foules, s'avère juste sympa et assez convenu. Et là, Gillan se fend néanmoins d'une formidable prestation.
Portable Door, 1er single publié que je n'ai pas apprécié de suite, le jugeant un peu trop "poppy" dans un premier temps puis à force de l'écouter régulièrement, je le trouve dans un second temps, efficace avec cette guitare en boucle en intro définissant là, l'ossature même du morceau, ce dernier étant comme sur les précédents, soutenu par une solide rythmique omniprésente et la présence de l'orgue Hammond fort bienvenue de Don Airey. Et puis, il y a ce chant mesuré et posé de Gillan lequel se repose sur cette section rythmique une nouvelle fois phénoménale.
Old-Fangled Thing : certains y verront sans doute un petit clin d'oeil au passé déjà dans le titre qui signifie "à l'ancienne" ('old-fangled' pouvant être l'équivalent d'un 'old-fashioned') mais aussi dans la conception même du titre. Démarrant sur un tempo rapide limite jazzy, boogie-rock "à l'ancienne" qui se transforme en quelque chose d'assez complexe et saccadé voire inattendue avec une intervention d'Airey fort bienvenue sur l'orgue Hammond puis un solo McBridien d'excellente facture. Sur un court passage, nous retrouvons un Gillan qui opte pour un phrasé limite hystérique avec ce "Aaaaaaaah" final sorti d'outre-tombe et pour ma part, j'aime quand il se transcende de cette façon-là vocalement parlant.
If I Were You est une bien jolie ballade gorgée d'émotion. C'est simple mais tellement beau et ce, sur deux tableaux : le premier, c'est ce poignant solo du Simon. Lui, il fait des solos comme il part à la pêche, il en ramène pour toute la famille et toujours des bons pour le coup. Le deuxième concerne ce final orchestral que je trouve pour ma part 'superb' comme dirait Gillanou qui entame le morceau façon crooner. Voix apaisante et très belle en même temps. Un grand titre pour ma part.
Pictures Of You : 2ème single publié avant donc la sortie de =1 qui me convainquit davantage que Portable Door. Son refrain accrocheur fait mouche d'entrée de jeu imbriquant parfaitement tous les éléments qui le composent (un peu comme des poupées russes) : le chant, le pont, le solo de McBride et l'intervention finale très prog de la part du Don façon Tubular Bells de Mike Oldfield, mâtinée de quelques petites touches de guitare en guise de conclusion sont exaltants et vous tiennent de fait en haleine, chose qui ne m'était pas arrivée depuis longtemps.
I'm Saying Nothing, malgré un "refrain-bateau", renoue avec ce qui a déterminé l'essence même du groupe à savoir l'échange orgue Hammond/guitare et ce, sur un riff lourd et syncopé et puis, une nouvelle fois, Gillan se fend d'une bonne prestation allant chercher jusque dans ses retranchements pour tenir la note sur certains phrasés.
Lazy Sod, 3ème single, est celui qui a fait l'unanimité auprès des Purple addicts, cela va sans dire. Titre hard, non pas vraiment plutôt boogie rock, somme toute assez classique dans sa trame. Super refrain puis solo d'inspiration morsienne qui ne dure pas trop longtemps, heureusement !!!!!!!. Airey, quant à lui, et ce, pendant quelques secondes, se laisse aller à quelques errements dont on se serait bien passé mais bon, le groupe retombe  finalement "sur ses instruments" pour conclure de façon efficace ce morceau qui, moi, m'a captivé à son écoute.
Now You're Talking s'illustre par sa rapidité, sa superbe trame mélodique, la voix de temps à autre hystérique de Gillan, un solo assez convenu de McBride suivi d'une intervention très classisante d'Airey pour continuer sur un 2ème solo teinté rock and roll, j'ai bien écrit "teinté rock and roll", puis re-solo d'Airey, le tout s'achevant sur un déluge de notes apocalyptique.
No Money To Burn a une approche très Nobody's Home du moins sur son entame. Quelque peu "passe-partout", malgré un refrain honnête et ce, avec en toile de fond, cette rythmique lourde à souhait, le morceau me laisse un peu sur ma faim malgré l'indéniable qualité de la prestation de nos cinq compères.
A croire que lorsque l'on écoute ce I'll Catch You, le groupe a voulu se lancer dans un Wasted Sunsets #2, un titre rarement interprété live que j'adore depuis toujours. Sur ce nouveau morceau, Gillan chante superbement bien et puis il y a ce solo de "Mac" tout en mélodie, tout en feeling, un peu à la "Gary Moore" qui vous saisit (moi, ça m'a saisi) d'émotion et cela, en ce qui me concerne, et cet aspect des choses, A MON HUMBLE AVIS (c'est écrit en gros pour que ça soit bien visible), ça manquait cruellement aux dernières réalisations du groupe.
Bleeding Obvious, je ne sais pas comment l'aborder tant je le trouve complexe et en décalage avec tout ce que l'on vient d'entendre auparavant. Appuyée par une rythmique particulièrement lourde, l'entame à la guitare effectuée par "Mac" s'avère être certes une nouvelle fois superbe mais ce qui suit évolue vers une trame que je trouve pour ma part alambiquée. Ca fait quatre fois que je l'écoute et je ne parviens à m'en faire une idée précise et ce, malgré ce que j'ai énoncé précédemment. On pourrait y rajouter ce refrain très convenu ponctué de solos qui, comme certains l'ont écrit avant moi, pourraient lorgner vers un Perfect Strangers avec l'inspiration en moins. Pour les uns, on appellera ça de la richesse dans le processus de composition, pour les autres, un morceau qui nécessite plusieurs écoutes attentives pour en déceler les subtilités. Un titre vraiment déstabilisant qui me déconcerte et qui, malheureusement se termine de façon quelque peu abrupte.

Malgré ce léger bémol et les quelques réticences citées plus haut, et les appréhensions liées aux dernières sorties purpleiennes, j'avoue beaucoup aimer cet album qui répond davantage à ce que j'attends de la part d'un groupe comme Deep Purple : une rythmique de plomb (Paice et Glover sont pour moi impériaux) qui, là, est omniprésente, des morceaux qui présentent une dynamique accrocheuse et surtout moins de démonstration irrévérencieuse de la part de Don Airey qui, effectivement, et là, je suis d'accord avec certains, aurait pu s'employer à utiliser l'orgue Hammond plus souvent. Je n'ai jamais aimé en ce qui me concerne le son d'un Moog. Concernant McBride, il s'avère évident que notre gaillard s'est parfaitement intégré au dispositif purpleien distillant les solos avec une précision d'horloger suisse qui fait plaisir à entendre et si j'en juge par les nombreuses réactions qui me sont parvenues çà et là, on tient là, un album de haute volée qui éclipserait presque ce qui a été fait ces 27 dernières années. Un album qui fédèrerait en quelque sorte un glorieux passé mâtiné de sonorités plus actuelles. Réconciliation avec le groupe ? Indubitablement oui.

DEEP PURPLE : =1 (2024) Dp3611
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Philippe
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