KLONE - Le Grand Voyage

par JMC Sam 28 Sep - 17:35

Rarement un album n’aura aussi été bien nommé. En effet avec son nouvel opus, Klone nous fait vivre un vrai grand voyage émotionnel au travers d’un album qui a littéralement la classe…
L’évolution du groupe l’avait laissé présager avec Here comes the sun, puis avec l’album Unplugged, où le métal légèrement extrême de leur début laissait entrevoir une évolution vers un métal progressif bien plus mélodique et introspectif. Avec le Grand Voyage, Klone nous livre un album qui peut surprendre à la première écoute par sa linéarité dans le son et les tempi mais qui nous livre à chaque écoute un peu plus de sa richesse. Les compositions atteignent un degré de maturité et d’émotion jamais encore atteint par ce groupe et on sait qu’on a là un petit chef d’œuvre en puissance.
Avec le 1er titre, Yonder, qui avait été dévoilé avant la sortie de l’album par un très beau clip, quoi qu’un peu mystérieux, le ton est donné. La production est très soignée et met parfaitement en valeur le magnifique chant de Yann Ligner, qui excelle sur cet album. Il est certainement aujourd’hui un des meilleurs chanteurs de rock sur la scène hexagonale…tout simplement…ce long titre d’ouverture (7’32) au tempo lent alterne les arpèges de guitare aux riffs métal tout en retenus mais qui apportent une ambiance heavy et mélancolique à la fois. On pense un peu à Katatonia, tout en sachant que Klone n’est plus à comparer aujourd’hui et n’a jamais eu autant sa propre personnalité. Quelques nappes de clavier, un son de batterie énorme mais également tout en retenu, une réverb omniprésente mais qui apporte un sorte de « moelleux » aux compositions, bref, cet album s’ouvre de manière magistrale.
Ensuite, c’est l’aérien « Breach » et sa magnifique ligne de basse qui s’incruste dans votre esprit pour ne plus en sortir. La montée du refrain est splendide et une fois encore l’alchimie des guitares (quel travail de production de Guillaume Bernard, le guitariste de Klone, qui a œuvré avec Francis Caste !!!) et la richesse de la voix de Yann font des merveilles.
Le 4ème morceau, « Indelible », est une vrai bonne surprise. Commençant avec un tempo très lent dans un style en continuité avec le début de l’album on est surpris à la fin du titre, en même temps que celui-ci s’accélère, par l’apparition d’un saxophone jazzy mais qui se mêle extrêmement bien à l’ambiance… beau et surprenant !
Avec le magnifique « Hidden passenger » nous avons droit à une montée en puissance qui va crescendo pour atteindre une émotion dans la voix, presque divine !
The Great Oblivion est peut-être le titre le plus métal de l’album avec son riff de guitare bien gras mais une fois de plus tout en retenu pour laisser le reste des ambiances atmosphériques se mêler et former un titre presque hypnotique.
Sad and slow porte bien son nom et l’album s’achève sur « Siver Gate » splendide conclusion tout en émotion d’un album qui devrait faire date dans la carrière de Klone et qui, j’espère, devrait les pousser dans une autre dimension de reconnaissance amplement méritée face à tant de talent…