Dee SNIDER - For The Love Of Metal (2018)

Une chronique sous forme de "défi" lancé par Pyromaniaque. Il sait que j'aime l'album et lui ne l'a pas aimé.
Voici donc un POUR ou CONTRE de cet album.
A vous de vous faire votre avis...
...et pourquoi pas tenter également ce défi sur d'autres albums.


J’ai toujours adoré Twisted Sister. La puissance de leurs titres et l’agressivité du chant de Dee Snider mais également leur look.
Lorsque je les aient vu sur scène en 1984 au Heavy Sound Festival, j’ai définitivement craqué. La présence scénique du groupe et la gouaille de Dee étaient énormes. Je n’ai jamais ressenti cela à un tel point avec un autre groupe. Petit souvenir personnel. Twisted jouait en haut d’affiche juste avant Motörhead. Lemmy a assisté à tout le show du groupe sur le côté de la scène visiblement ébloui… Lors du show de Motörhead, il a lancé sans arrêt des « Fucking » comme Dee qui ne sait pas dire une phrase sans placer le mot… C’est dire l’impact du show des Twisted Sister.

Aujourd’hui, Twisted n’est plus. Les membres encore en vie ont jurés que leur dernier concert a été celui de Monterey (Mexique) le 12/11/2016. Ils ne joueront plus jamais ensemble sous ce nom mythique.
Dee, de son côté, à eu des expériences solo dont je garde « Stand By For Pain » de Widowmaker comme bonne référence ; Desperado étant moins bon pour moi. Dans ces expériences, il se détache des sonorités et des rythmes de TS. Les albums de Widowmaker proposaient déjà des choses plus modernes et moins agressives dans le chant que Twisted.

L’essai discographique de Dee en 2016 avec « We Are The Ones » (après la fin définitive de TS) n’était pas convainquant ; pas mauvais mais trop décalé par rapport à nos attentes. Il n’a visiblement pas trouvé son public non plus chez les jeunes.
Dee l’a bien perçu. C’est pourquoi, explique-t-il dans ses récentes interview, il ne voulait plus enregistrer d’album. Il avait conscience que ce qu’il faisait dans les années 80 n’est plus vraiment d’actualité (même s’il sait aussi que les anciens fans sont fidèles et demandeurs – cependant, cela ne lui plait pas de faire un album pour un frange minime de fans) et en même temps il ne se sentait pas légitime pour « imiter » le style actuel ; Dee est un gars « authentique » et sincère qui s’est senti « hors du jeu » à ce moment-là.
Dee, le leader incontesté des années 80, le défenseur des droits face aux attaques des senseurs, le musicien intègre (je dirais même un vrai chevalier blanc), n’avait plus d’issue et se sentait « fini, au bout »…

C’est là que Jamey Jasta, chanteur d’Hatebreed, est venu chercher Dee dans sa pré-retraite. Le fan de Dee et de Twisted Sister a voulu proposer à son idole de jeunesse un défi : écrire et produire un album pour Dee et Dee a dit oui.
Dee n’est donc ici qu’un interprète de titres écrits par d’autres pour lui. Jamey y est allé à fond ; des musiciens de Toxic Holocaust, Lamb Of God, Disturbed, Killswitch Engage… ont voulu écrire pour Dee.
A ce moment, il n’y avait ni contrat discographique, ni budget. Tout cela s’est fait juste sur « l’envie de faire »… juste pour l’amour du Metal.

Au final, cet album n’est pas le meilleur album de tous les temps et ne peut pas rivaliser avec le Twisted Sister qui est ancré dans nos cœurs mais c’est un bel album.
On sent Dee à son aise dans l’interprétation de ces titres puissants et actuels. Jamais Dee n’a chanté sur des titres aussi rapides et cela lui convient bien.
Autant "We Are The Ones" est un album « experimental » autant « For The Love Of Metal » colle à Dee. Ces sonorités modernes pour Dee ne sont pas un obstacle à la cohérence de ces titres et pourraient très bien à mon sens (pour certains titres en tout cas) avoir été écrits par lui dans la lignée de ce qu’il à toujours fait (entre TS et Widowmaker) avec un chouilla de modernité en plus.
Tous les titres ne sont pas au même niveau mais il n’y a rien qui soit vraiment à jeter. Je n’ai aucun sentiment de remplissage dans cet album.

Avant 2 ou 3 années de maturité, j’ai du mal à avoir un avis totalement définitif d’un album mais je suis certain que celui-ci fera bonne figure dans la disco de Dee Snider.

Je vous conseille la lecture de l'interview de Dee dans le Rock Hard n°189 de l'été 2018 pour en savoir plus.
Hugh


J’ai lu, et je ne doute pas de la véracité des faits, vu que plusieurs webzines/magazines de « renom » ont mentionné la chose, que lors des Hellfest et Graspop 2017, Dee SNIDER, qui se produisait sous son propre nom, était sorti de scène furax car le public restait totalement amorphe pendant ses propres titres, et réagissait uniquement lorsqu’il interprétait des titres de feu Twisted Sister !

Pourquoi je vous parle des états d’âme de notre sœur tordue préférée ? Parce que cette dernière a décidé de sortir un nouvel opus, le bien nommé « For the Love of Metal ».

Renseignements pris, il apparaît que notre ami - qui n’intervient à aucun moment ni à l’écriture, ni à la composition … oui, vous avez bien lu, AUCUN ! - a décidé de s’acoquiner avec Jamie JASTA (Hatebreed, Jasta, Kingdom of Sorrow) à l’écriture et la production, Nicky BELLMORE derrière les fûts (il officie habituellement chez Toxic Holocaust), et Charlie BELLMORE à la guitare et à la basse (multi instrumentiste ayant beaucoup traîné dans le giron de la scène hardcore, notamment dans les groupes de JASTA - tiens donc !). Vous comprendrez aisément ma stupéfaction au vu de ces associations qui s’annoncent prometteuses !

Je pose la galette sur ma platine cd, « Lies are a Business » déboule à fond les manettes, je me dis c’est cool, le Dee est en forme et a envie d’en découdre. Rien de bien original dans ce qui nous est proposé, mais ça dépote bien et c’est efficace ! Pareil pour « Tomorrow’s no concern » qui s’enchaîne direct sur les mêmes bases, à savoir une sorte de metalcore à l’ancienne (au sens « noble du terme », un mix de metal et hardcore, pas la daube qu’on nous propose actuellement). C’est plutôt surprenant, on est quand même à des années lumières de ce que Dee nous propose habituellement !
Le troisième titre, « I am the Hurricane », nous emmène dans des contrées assez proches du nu-metal (avec quelques petites touches power à la Machine Head et Channel Zero). Déjà moins mon truc, mais ça reste de bonne facture.
« American Made », plus mid-tempo, touche parfois du bout des doigts le metal indus. Pas désagréable, le refrain est facilement mémorisable. Mais je commence à me dire que ça bouffe vraiment à tous les râteliers !  
La suite, par contre, est d’un autre acabit malheureusement. Une succession de morceaux oscillant entre nu-metal et metalcore d’une pauvreté créative sans nom ! Avec un passage par le metal sympho, j’y reviendrai plus loin dans cette chronique … Tous les poncifs du genre - et pas toujours les meilleurs - sont passés en revue. Les refrains « popisants » collent moyennement à la musique proposée ! Quelques riffs et refrains sortent parfois du lot, mais l’ensemble est tellement convenu que ça en devient risible !
On a également droit à 2 featurings. Un de Howard JONES (pas celui de « What is Love » hein, je fais référence à l’ex-chanteur de Killswitch Engage) au chant sur « The Hardest Way ». Pas la meilleure idée de l’album ! Et ce refrain …    
Et un autre avec la sublime Alissa WHITE GLUZ (chanteuse « screameuse » chez les death metalleux d’Arch Enemy) sur le titre « Dead Hearts (Love the Enemy) ». Un titre sur lequel la belle officie dans un registre proche du metal sympho et qui à mon humble avis, ne colle pas trop au personnage !  Je ne comprends toujours pas pourquoi faire appel à ce type de chanteuse sur un titre à connotation symphonique. Là pour le coup, volontaire ou pas, on peut dire que SNIDER nous propose un joli contre-pied, vu qu’on attend généralement la chanteuse aux cheveux bleus dans un registre beaucoup plus … rugueux dirons-nous.
Et ce n’est pas le title track, qui clôture cet album, qui me fera changer d’avis : tu fermes les yeux, tu fais abstraction de la voix et tu as l’impression d’entendre un titre de la bande à JASTA avec ses vieux riffs éculés. Pas mauvais en soi, bons riffs, bon refrain, mais tellement Hatebreed que ça manque de crédibilité.  

Alors quoi, Dee SNIDER fan de metal « extrême » ? Vraiment ? Pour moi, ça sent (pue ?) l’opportunisme à plein nez, une grosse arnaque, rien de plus ! Un disque interprété par un artiste frustré qui s’est rendu compte que sa musique n’attirait pas les foules (sous son propre nom s’entend). J’admire le fait de vouloir sortir de sa zone de confort, mais faut savoir rester cohérent, et ne pas s’attaquer qu’à des genres musicaux en pleine hype. Manque de personnalité pour quelqu’un qui n’en manque habituellement pas … Dommage, l’idée était louable !

Pyromaniaque

en fait j'ai jamais écouté Dee Snider en solo

mais ton post m'as fait découvrir cet album, et je le trouve plustôt bon

Pyro, on a pas le même jugement de cet album mais tu ne m'as pas dit ce que tu penses de ma chro.
Te fait-elle voir l'album autrement ou restes-tu autant déçu par la chose ?

pour la chro je la trouve bien, mais comme déjà dis n 'ayant aucune écoute de Dee Snider je ne porte pas de jugement

les avis sont toujours interessants les pour et les contre

Merci pour vos Chro.

Pour ma part,ce nouvelle album de DEE ma déçu, donc je l'achèterai dans quelques temps en occase.
Je vais attendre début octobre pour acheter son nouveau
'S. M. F. (Live in the USA) '

jamz a écrit:
Pour ma part,ce nouvelle album de DEE ma déçu, donc je l'achèterai dans quelques temps en occase.

Si ça te dit, je revends le mien au prix que je l'ai payé, à savoir 5€ (frais d'envoi compris pcq envoyé via mon taf)

Très bonne idée ces chros! De mon côté j'ai pas aimé cet album. Du metal plutôt moderne mais, c'est vrai, pas du tout inspiré, c'est terriblement ennuyant ces titres qui s'enchainent dans l'ennui le plus profond. Dee aurait mieux fait de s'allier avec Steel Panther!

Je me demande si le fait de ne pas connaitre les titres des groupes qui ont composés l'album ne fait pas une différence dans l'appréciation globale de cet album. Je n'ai pas de point de comparaison avec les titres antérieurs des compositeurs.
Pyro, tu peux peut-être poster ici des vidéos de titres de ces groupes qui te semblent dans la même lignée que ceux proposés sur l'album de Dee.

Perso quand je l'ai écouté je ne m'étais pas renseigné sur les invités. Mais j'ai tout de suite reconnu cette volonté de "coller" aux groupes "modernes". Je trouve que ça colle pas à la voix. Après quand j'ai lu les invités, j'ai compris... De plus c'est pas un style auquel j'accroche à la base, ceci explique cela.

Je ne sais pas trop quoi dire. Il y a effectivement une certaine similitude de riff mais cela ne me choque pas plus que cela. Je trouve que que le chant de Dee change beaucoup de choses à l'ambiance du titre (et me convient mieux aussi).
J'aime la puissance dégagée par ce type de titres mais j'aime aussi un chant plus mélodique (pour mémoire, mon graal reste Pretty Maids avec un mélange puissance / mélodie optimal).
En bref, j'aime ce que Dee / Jasta nous proposent et je vais laisser mon avis murir. On en reparlera dans quelques mois...

Bah le principal, c'est que ça te plaise, le reste n'est que de la roupie de Sansonnet

Et si je ne connaissais pas aussi bien les groupes précités, peut-être que l'album me botterait bien à moi aussi !

Vous m'avez intrigué les copains. J'avais bien aimé "We Are the Ones" quand il est sorti.

Je vais écouter ce nouvel album !

commandé aussi hier

Je n'ai pas écouté cet album autant que vous, mais je dois dire que ce que j'en ai entendu ne m'a pas vraiment plu. Pas sûr que c'est le registre qui lui convienne le mieux. Et lorsque j'apprends que c'est composé par le leader de Hatebreed (groupe que je déteste musicalement), je comprend mieux...

En revanche, j'aime bien ce morceau issu de l'album à venir de Phil Campbell, au point que je regrette que Dee ne soit pas le chanteur sur tout l'album...

J'aime beaucoup l'album de Campbell avec Neil Starr au chant et contrairement à toi, je trouve que Dee voulant faire du Lemmy (enfin, c'est l'impression que ça me donne), ça le fait pas.

Hugh a écrit: je trouve que Dee voulant faire du Lemmy (enfin, c'est l'impression que ça me donne)

Tu m'étonnes. Déjà je trouve pas que ce titre sonne tellement Motörhead, mais en plus je ne vois vraiment pas où Snider essaie de chanter comme Lemmy Après, que ça ne te plaise pas, c'est une autre histoire

Je trouve que le phrasé et la manière dont il force sur sa voix pour la rendre plus grave donne l'effet qu'il essaye de "faire du Lemmy". Je n'ai pas dit que le titre sonnait Motörhead par contre.

Hugh a écrit:Je trouve que le phrasé et la manière dont il force sur sa voix pour la rendre plus grave donne l'effet qu'il essaye de "faire du Lemmy".

Moi je ne la trouve pas plus grave sa voix. Au contraire. Si je devais la rapprocher d'un autre chanteur connu, ce serait plus Bon Scott (notamment le phrasé justement) que Lemmy...

Je dois avoir mon oreille déformée à force d'écouter Lemmy chanter. Pô grave

Très bon extrait prometteur ce phil campbell.

Sinon, globalement du même avis que vous sur cet album solo de Snider. J'avais écrit cette chroniques quelques jours après sa sortie:
https://hardrock80fr.wordpress.com/2018/07/31/dee-snider-for-the-love-of-metal-2018/

Belle chronique mais un avis plus tiède que le mien.

Disons que j ai parfois du mal a dire du mal