VENOM - Black Metal (1982)

En 1982, le Heavy Metal « au sens large » est en plein renouveau. Après la vague Punk de la fin des 70’s et la NWOBHM qui s’installe au début des 80’s, les sonorités se durcissent mais les groupes comme Metallica, Anthrax, Exodus, Slayer et consorts n’ont pas encore sorti d’album.
D’ailleurs, on ne parle pas encore de Thrash ou de Speed Metal… tout ça est en train de naître.

Venom, avec son album Black Metal, succédant à un énorme Welcome To Hell, sonne plus dur que n'importe qui avant lui, impose un style nouveau et donne un bon coup de pied dans la fourmilière.

A la fois surpris par l'ampleur du succès rencontré avec Welcome To Hell et satisfaits de leur coup parfaitement calculé, les trois "démons" comptent bien enfoncer le clou en accouchant rapidement d'un successeur qu'ils enregistrent en une semaine et baptisent Black Metal.

L’album commence par ce qui semble être le bruit d'un marteau-piqueur en pleine action, préparant le terrain à un riff rapidement renforcé par les vocaux les plus rugueux que l’on peut entendre à l'époque. La section rythmique est pour le moins primaire. On se dit que les trois compères n'ont pas vraiment appris à jouer de leurs instruments avec une mention spéciale au batteur Anthony Bray "Abaddon" au jeu incroyablement répétitif et peu précis, notamment en live (J'avoue avoir été décontenancé lorsque je les aient vu en concert en 1984). La guitare de Jeff "Mantas" Dunn est âpre. Conrad Thomas Lant alias "Cronos", aidé du producteur malin Keith Nichol, se forge un son profond, caverneux.

"Black Metal" et son célèbre refrain "Lay down your soul to the god's rock 'n' roll !" éructé plus que chanté est un véritable hymne.
"Heaven's on fire" fait songer à une version accélérée d' "Ace of Spades".
"Buried Alive" renoue avec l'esprit barré du premier album en débutant par une oraison funèbre récitée tandis que les pelletées de terre s'amoncellent sur le cercueil; le "mort dans le cercueil" se lance dans un monologue mis en musique sur le seul mid-tempo de l'album enchaîné avec le véloce et fort logiquement intitulé "Raise the Dead".
"Teacher's Pet" est un pur délire qui nous parle d'une enseignante donnant un cours privé à un élève qu'elle a surpris en train de se masturber pendant la classe, tandis que ses camarades demandent à l'entreprenante pédagogue de leur "montrer ses seins". Cette improbable chanson à boire est reprise en chœur après un solo 100% blues… Je vous le dit, du pur délire.
Suit l'excellent riff de "Sacrifice", morceau au croisement du Heavy Metal et du Speed (tout ce que le groupe est en train d’inventer quoi).
"Countess Bathory", l’autre "tube" de l’album (avec "Black Metal", à un tempo moins rapide et est porté par un thème d'une redoutable efficacité débarrassé, pour une fois, du solo grossièrement taillé au vibrato dont Mantas s'est fait une spécialité.
"Don't Burn the Witch" démarre sur un motif hystérique qui colle au mur avant que le trio ne lâche les chiens dans une cavalcade effrénée tout en proposant des vocaux étonnamment sobres ainsi qu'un solo court et maîtrisé : l'ambiance se tend.
Et le final… des cris de souffrance, recouverts par la narration habitée de Cronos vous collent le frisson. Il s'agit de l'introduction d'"At War with Satan", le morceau qui ouvrira l'album suivant et dont les premières mesures en decrescendo sont proposées ici en guise d'apéritif. Malin les gars, non ?

Grâce à Black Metal sorti en novembre 1982, Venom se place pour un temps en leader du Metal extrême.

Cet album ne constitue cependant pas le premier album de Black Metal, musicalement parlant. On a affaire ici à un Metal rapide qui opère la jonction entre le Heavy traditionnel et le Thrash dont cet album constitue la rampe de lancement pour les années à venir

mon frère a eu cet album a sa sortie, moi j'ai jamais accroché a ce style

le meilleur de venom .

Merci Hugh

https://www.youtube.com/watch?v=Qcl_BHBhhXM