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BLUE ÖYSTER CULT - Spectres (1977)

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 BLUE ÖYSTER CULT - Spectres (1977) Empty BLUE ÖYSTER CULT - Spectres (1977)

Message par Ewen Dim 2 Fév - 15:53




BLUE ÖYSTER CULT - Spectres


La carrière d'un rocker, c'est souvent les montagnes russes. Entre hauts et bas. Et l'occulte BLUE ÖYSTER CULT n'échappe pas à la règle.

Une esthétique entre modernité et ancienneté...

Suite à l'acclamé et estimé Agents Of Fortune, les américains se concentrent sur leur cinquième album.

Pour l'esthétique, le groupe mélange costumes-décors anciens et technologie laser afin d'obtenir, je cite Eric Bloom, "une juxtaposition d'antiquité et de modernité" (en anglais "it was just a juxtaposition of old and new ; the clothes, the laser light and all the creepy symbols like the cat and the clock"). Ce concept est proposé par Sandy Pearlman et appuyé matériellement par la maison CBS.

La technologie a alors le vent en poupe ainsi, de manière opportuniste, BLUE ÖYSTER CULT espère en tirer bénéfice. "L'idée était de capturer via la photographie les jeux de laser", expliquera en 1978 Allen Lanier. Il ajoutera que le décors et les costumes reflétaient ses références en terme de culture de l'Horreur (le réalisateur Fritz Lang par exemple). Il admettra qu'à travers le conceptuel Spectres "nous avons tenté d'être le plus vendeur possible".

Explosion de la facture, pression des financeurs, guerre de clochers !

L'emploi de plusieurs ingénieurs pour gérer l'enregistrement est une nouveauté. Jusqu'ici, BLUE ÖYSTER CULT se contentait d'un ingénieur pour l'ensemble de l'instrumental. Désormais, chaque instrument reçoit un traitement particulier afin d'en tirer le meilleur. Cette exigence augmentera drastiquement la facture, faisant de l'opus Spectres l'une de leurs productions les plus onéreuses.

En parallèle et pour la seconde fois, la bande est contraint de composer et enregistrer les maquettes à résidence, puis doit les soumettre à la maison de disques afin d'approuver ou non la poursuite du projet. Une certaine pression est donc exercée par l'industrie musicale. Il est hors de question d'investir à perte ! Business is business...

Enfin, Albert Bouchard tient à souligner que l'ambiance était électrique dans les studios. En effet, Sandy Pearlman, Murray Krugman et son assistant David Lucas se tiraient dans les pattes. Je cite Albert : "Les trois se détestaient mutuellement et dénigraient le travail de l'autre. C'était une sorte d'enregistrement schizophrénique".

Spectres, le mal-aimé

Il est de bon ton de dézinguer l'album car ceci-cela... L'ambiance feutrée, nocturne qui s'en dégage n'est en aucun cas le grand fautif dans l'histoire. C'est une approche comme une autre. J'aime ou je n'aime pas.

L'opportunisme, les clashs d'ego, l'avarice... Ces ingrédients assemblés ensemble n'ont apporté qu'un album, il faut le dire, inégal. C'est cela qu'il est préférable de blâmer.

Il est vrai que Spectres peine à décoller et il n'est donc pas surprenant qu'il reçoive le sobriquet "mou du genou".
Pourtant, lorsque j'écoute l'un des bonus d'époque, le titre Dial M For Murder, je ne peux qu'être surpris. Ce morceau envoie du bois, ce même état d'esprit que R.U. Ready 2 Rock ! Diffuser un peu plus de nervosité, à travers des chansons de ce calibre, eut été judicieux. Ce qui est fait est fait. Ce n'est pas avec des "et si ?" que nous apprécierons cet opus.

En soi, il y a de belles pièces à retenir : le pachydermique Godzilla, l'une des dernières tentatives pour coller à leur étiquette de BLACK SABBATH américain ; l'ambitieux Golden Age Of Leather, mi-chorale de Noël mi-chants endiablés ; Death Valley Nights, dans la continuité de l'album précédent Agents Of Fortune. Et ainsi de suite...
En y repensant, Spectres est le prolongement naturel d'Agents Of Fortune, le succès commercial et médiatique en moins. D'ailleurs voici une interrogation, de la part d'Eric Bloom, qui vient appuyer le propos : "Qui est en mesure de m'expliquer en quoi un tube est un tube ?". Et d'enchaîner par "(...) I Love The Night, lequel est similaire en tonalité à (Don't Fear) The Reaper", afin de rappeler le caractère hasardeux du sacro-saint tube !

Pour conclure, je pense que ce qui fait le succès d'un disque, c'est l'amorce. Un p'tit truc qui nous pousse à ré-écouter, sur-écouter, fredonner, chanter. Spectres en est dépourvu.

Par ailleurs, BLUE ÖYSTER CULT a plus l'âme d'un poète (un excellent poète) que d'un rocker. Et, comme le disait si bien un certain Gene Simmons, "les gosses ne sont pas intéressés par la poésie" ! "Il est dans le vrai" confirmera Eric Blooms.

Source : https://hardloudndeep-blogzine.blogspot.com/2020/02/blue-oyster-cult-spectres.html
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Message par Tailgunner Lun 3 Fév - 0:05

Ewen, les balises que tu as mis ne fonctionnent pas Wink

Très bonne chronique.

J'ai mis beaucoup de temps à apprivoiser et apprécier cet album de BÖC, qui est pourtant très très riche et surtout, vraiment très bon.

Je suis entièrement d'accord avec toi quand tu écris que c'est la suite logique de son grand frère "Agent of Fortune".
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Message par Ewen Lun 3 Fév - 11:24

Oui, c'est du HTML.

Pourtant j'ai activé le HTML par défaut. Rends-toi dans ton "Profil", puis dans "Préférences", enfin coche "Oui" pour "Toujours autoriser le HTML". Ca devrait fonctionner.

Et effectivement, c'est le frère d'Agents Of Fortune. Par contre, les gars insistent bien sur le fait que Spectres n'est pas un assemblement de chutes d'Agents Of Fortune.

La maison de disques souhaitait que Spectres se vende aussi bien que son prédécesseur. Avec (Don't Fear) The Reaper, BÖC avait quand même atteint le haut des charts, classé dans le Top 40 de l'époque. Les attentes étaient grandes, fatalement la déception ne pouvait que pointer le bout de son nez.

Avec Mirrors - appelé sarcastiquement Errors par les fans de la première heure -, BÖC va pousser le vice en territoire Pop. Il fera deux fois moins de vente que l'acceptable quoique bancal Spectres. Suite au prochain épisode ! Smile
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