BLACKRAIN - Dying Breed [+ 2 BT / Japanese ed.] (2019)

Ainsi le voilà donc ce nouvel opus des glameurs de la Yaute. Mine de rien il s'agit de leur sixième album… pour 17 années de bons et loyaux services à la cause du Hard Rock. Belle prouesse pour un groupe hexagonal, et ce d'autant plus, dans ce style musical si souvent conspué et raillé dans les médias, si ce n'est honni par certains.
Après 2 albums mixés par le légendaire Jack Douglas, BlackRain est revenu à ses premiers amours, à savoir Chris Laney qui avait produit l'album le plus marquant du band, "License To Thrill" (2008). On perd ici le côté plus fouillé et complexe du précédent qu'avait apporté Jack Douglas, pour revenir aux fondamentaux et mettre en avant le côté rentre dedans (et mélodique) du groupe. Ici point de "Run Tiger, Run", un de mes morceaux préférés du précédent, mais des titres plus percutants et axés guitares, basse batterie. La prod est bonne mais pourrait, avec plus de temps alloué, être encore plus percutante… il y manque peut être cette touche d'inventivité qu'il y avait dans le précédent album, inventivité qui, il est vrai, avait un tantinet désarçonné certains des auditeurs car l'album touchait différent style avec ses ambiances diverses. Présentement, le groupe à voulu revenir à une certaine homogénéité quant à ses compos… c'est chose faite avec ce "Dying Breed".
Le visuel de la pochette est classique dans ce style musical, et se veut être le pendant d'un poster des 90's qu'avaient sur leurs murs certains des membres du groupe. Certains y ont vu une copie des artworks de Iron Maiden ou Slayer… moi cela m'a fait penser directement au film culte des 80's "Le Retour des Morts-Vivants", comme quoi.

L'album commence en fanfare avec le titre éponyme de l'album et ses "Nananana, nanana…" le refrain est des plus accrocheurs et emmené par un riff acéré et une rythmique bien carrée. On officie, ici, dans un registre Glam Metal pêchu, un petit peu comme on en retrouve sur le 1er W.A.S.P. Une bien belle entrée en matière que cette chanson, "Dying Breed", enjouée et énergique. On notera, outre le côté hymne du morceau et son fort potentiel lors des futurs concerts, le solo de guitare destructeur et sacrément bien joué et agencé.
Le morceau suivant est le morceau controverse de l'album. En effet, le titre "Hellfire" ressemble comme deux gouttes d'eau au titre de Mötley Crüe "Look That Kill" avec ce riff qui semble tout droit sorti des mains de Mick Mars et avec le même son de guitare. Quoi qu'il en soit, le titre est percutant à souhait bien 'sleaze in your face', et risque, à ne pas en douter, d'être une chanson, qui elle aussi, devrait être très prisée en live.
Le morceau suivant, un des plus appréciés en concert, n'étant plus, ni commercialisé ni écoutable nulle part depuis un certain temps déjà, les BlackRain ont décidé de le réenregistrer. Il s'agit du très bon et entrainant "Blast Me Up", un des titres les plus percutants jamais écrit par le groupe. Le mix y est, ici, de meilleur qualité et plus efficace que sur l'original sorti en 2013 sur l'album "It Begins". Toujours aussi jouissif à écouter.
"Nobody Can Change" avec son début à la basse offre une compo un peu différente avec sa rythmique un peu plus moderne que les autres titres présents sur l'album. Une chanson bien sympa et agréable à écouter avec un refrain percutant.
La basse est encore à l'honneur en intro de "Like Me", un morceau au tempo medium assez classique en somme et commun à certains titres Glam Metal des 80's.
Arrive ensuite, la ballade de l'album, "All Angels Have Gone" où la voix de Swan, parfaitement posée et non forcée, fait merveille. De même, le solo de Max 2 est bourré de feeling laissant de côté les pompeuses et froides démonstrations techniques chères à certains shredders.
"We Are the Mayhem" est typique des morceaux de BlackRain avec ce refrain et ces chœurs entêtants. Un bon titre de Glam Metal dans un registre qui n'aurait en rien dépareillé sur l'album "New Jersey" du célèbre Bon Jovi.
"Rock Radio", titre plus commercial au gros refrain dopé par des voix féminines est promptement emmené avec une rythmique glamisante et sautillante qui fit les belles heures des mid 80's avec des groupes comme Poison ou Tuff. Un titre, qui, sans être génial s'écoute très bien. Le refrain me fait immanquablement penser à un précédent titre du groupe, "She's in Love" de l'album "Lethal Dose of…".
Avec sa rythmique bien plus lourde déboule "Public Enemy" un morceau qui contraste du reste de l'album et me rappelle un de ces groupes de 'Modern Sleaze' comme les très bons (et disparus ?) Distorded Wonderland. Un titre tout en puissance et en efficacité avec un refrain que j'adore, martelé avec conviction.
Tempo medium, mélodique à souhait, et ce sans être trop sirupeux, "A Call from the Inside" nous propose un morceau assez consensuel dans la mouvance Glam Metal 80's. Rien d'original, cela ne révolutionnera en rien le genre, certes, mais c'est écoutable. Dommage que ce manque d'originalité nuise au morceau, BlackRain nous fait du BlackRain déjà entendu sur cette chanson… peut mieux faire !!! Le morceau m'a assez plu lors des premières écoutes mais a eu le désavantage d'assez vite me lasser par la suite de par son côté passe partout.
Le format Digital et le pressage Japonais possèdent les 2 même bonus tracks. Le premier "Jenny Jen" est issu du précédent album et était déjà à l'époque un bonus. La chanson avait été écrite pour une 'pledgeuse', fan de la première heure, qui avait alors contribuée d'une façon non négligeable au 'pledge' de l'album "Released". Il s'agit d'un titre très sympa, simple et efficace bien glam avec un refrain aisément mémorisable "Jenny was made for rock n' roll, And we were made to rock her soul…".
Le 2ème bonus est une 'cover song' de l'énorme succès de la fin des 70's et vendu depuis à plus de 8 millions d'exemplaires, j'ai nommé "Ça Plane pour Moi", dont Roger Marie François Jouret n'a été que la marionnette de ventriloque. Nous sommes tous d'accord, ce morceau intemporel a déjà été repris tant et plus, et ce, tant dans des albums studios que lors de concerts. Vraiment nécessaire comme reprise, d'autant plus que la prod brouillonne, mais assez fidèle du coup à la version d'origine, n'était peut être pas la meilleure option à choisir ??? Disons que cela permet de disposer aisément, sans grand effort, d'un morceau supplémentaire à placer en bonus par exemple… et puis, le morceau est tellement connu et fédérateur que même en 'Live' cela doit être un bon moment pour le public.

Pour résumer, nous avons là un bon album flairant bon les 80's avec ses guitares acérées et entrainantes, ses refrains entêtants aux chœurs harmonieux et instantanément mémorisables. Nous sommes, ici, dans un vrai revival de cette décade dorée exhumant l'ère de gloire des Poison, Mötley Crüe, Firehouse, Steelheart, Roxy Blue, Stryper, Warrant… et consorts. Même si pour moi, "License To Thrill" restera toujours l'ALBUM du groupe, ce "Dying Breed" s'en rapproche sous bien des aspects. Ce nouvel opus fait d'ores et déjà parti des incontournables de ce très bon groupe français. Groupe, qui on l'espère, nous sortira encore maintes galettes du même acabit.
Il est également à noter que Max 2 nous sert tout au long de ces morceaux de somptueux solos de guitare, plus inspirés et tout à la fois plus techniques que sur les précédents disques ; l'ensemble s'épaulant sur les rythmiques de métronome de Matthieu à la basse et de Frank à la batterie. Le timbre de la voix de Swan, quant à lui, reste toujours dans un registre aigu tout en semblant être moins forcé que sur les précédents albums. Ainsi, le chant gagne en finesse et en vigueur (plus percutant) en perdant ce côté nasillard, qui autrefois, ressortait en étant trop surfait sur quelques titres.
Il ne serait pas étonnant qu'avec 6 albums à son actif, BlackRain nous sorte un de ces jours un 'Live album'… affaire à suivre, d'autant plus que le groupe part en cette fin d'année 2019 en tournée avec ses potes de Kissin' Dynamite.

Note : 16,5/20