SAXON - Unleash The Beast (1997)

Avec « Crusader », Saxon entame en 1984 son virage musical lorgnant sur les States. Durant cette période, qui durera 10 années, on a eu d’excellents albums comme « Innocence Is No Excuse » (1985) et des mauvais (avis personnel) comme « Destiny » (1988).  En tout état de cause, Saxon a rangé les riffs acérés et les sonorités Heavy pour un son plus accessible à la majorité des oreilles. En 1990, « Solid Ball Of Rock » propose certains titres plus agressifs et le groupe recommence à pousser les potards. Il faut attendre le « Dogs of War » de 1995 pour retrouver un Saxon plus Heavy mais qui conserve malgré tout des plages de clavier sirupeux et des passages FM.
Pour moi, le vrai grand retour de Saxon se situe en 1997 avec ce « Unleash The Beast » et cet album est clairement dans mon cœur leur meilleur des années 1990 et 2000.

Au début des années 80, Saxon était l'un des plus sérieux concurrent d’Iron Maiden. La Vierge de Fer a aussi fait évoluer sa musique en lorgnant aussi vers les US depuis 1986 (et comme beaucoup d’autres groupes à l’époque) mais a su s’imposer dans ce style contrairement à Saxon qui, logiquement, est devenu une formation de seconde zone. Beaucoup ont alors cru que le groupe avait laissé passer sa chance et que leur situation était devenue désespérée.
Etonnamment, quand Saxon sort en 1997 un album super Heavy qui ravit les fans, Iron Maiden est en phase descendante avec le départ de Dickinson et la sortie en 1995 de « The X Factor » à l'orientation bien plus « calme et mélodique ». « The Virtual XI » en 1998 ne redressera pas la barre.
Du coup, ces deux anciens ténors de la vague de la NWOBHM (qui bat de l’aile dans cette période secouée par la multiplication des sous styles du Metal et la vague Grunge des années 90) se retrouvent temporairement sur un pied d’égalité dans le cœur des fans de bon vieux Heavy.

Après l'album « Dogs Of War », Graham Oliver, rescapé des membres de 1979 avec Biff Byford et Paul Quinn, se fait éjecter suite à sa maigre contribution à l’album et un désintéressement total des activités du groupe.
Visiblement les autres membres du groupe ne veulent pas vivre sur leur gloire passée et croient encore à l’avenir de Saxon. Doug Scarratt, qui a déjà participé au live « The Eagle Has Landed II » mi 1996, fait sa première apparition studio.

« Unleash The Beast » a un son moderne, lourd et puissant qui tranche avec les précédentes productions ; même dans sa plus grande époque, Saxon n’a jamais sonné aussi puissant.
Les titres sont directs et efficaces. Les guitaristes produisent du riff tranchant et imparable (mais ce n’est pas du Judas, faut pas exagérer non plus). Biff Byford a retrouvé de solides cordes vocales. Ce n’est décidément plus le même groupe qui a sorti les albums décevants de la décennie précédente.
La production de Kalle Trapp permet aux titres de révéler tout leur potentiel. Kalle n’est pas un nouveau venu. Il a déjà travaillé sur « Solid Ball of Rock » et « Dogs of War » mais est surtout connu à l’époque pour son travail avec Blind Guardian, Gamma Ray mais aussi Destruction et… Sortilège (sur « Larmes de Héros » dont il a été ingénieur du son). C’est dire s’il s’y connais en gros son.

Pour ce qui est de la pochette (ce qui n’a jamais été un point fort chez Saxon),  elle est belle et agressive à l'image de l'album.

En 1997, Saxon s'est enfin réveillé. Cet album va permettre à la légende de la NWOBHM d'entrer dans une nouvelle ère et de perdurer au premier rang jusqu’à nos jours.

Pour ceux qui ne connaitraient pas cet album, quelques exemples d'excellents titres de ce fantastique album :

Je l'avais oublié celui-là! Pourtant c'est le deuxième Saxon que j'ai acheté après Crusader et c'est vrai c'est une bombe! Totalement en phase avec ta chronique Hugh! Mon titre fétiche : "Ministry If Fools" (cette intro ). Même la ballade est une bombe.

Le morceau Terminal Velocity devrait être au Panthéon des grands morceaux de hard rock. Récupéré récemment en vinyle.

Un des meilleurs albums de SAXON, oublié en live et pourtant il mériterait d'être remis en valeur.

Tu oublies de mentionner la partie épique avec des titres comme "The Thin Red Line".